Année 1902

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Année 1902 2018-03-30T15:42:53-04:00

La vie paroissiale

En mars 1902, notre église est toute transformée. Grâce à l’électricité fournie par monsieur Napoléon Tanguay, le maître autel est décoré de 305 lumières aux couleurs variées. 110 lampes colorées courent sur la corniche du sanctuaire en forme d’arc-en-ciel. 85 autres lumières brillent sur les petits autels. Grâce au don des petites filles de l’Enfant-Jésus, un magnifique lustre de 25 lampes brille dans la nef. C’est avec goût que la façade de l’église est éclairée, deux lumières sont installées dans le clocher, une autre éclaire la statue de notre patron Saint Janvier et deux autres éclairent les deux portes d’entrée.

En plus de cet éclairage dans l’église, 30 lampes éclairent le presbytère grâce à la générosité de monsieur Tanguay, maire de Weedon.

C’est monsieur Philémon Brassard qui est curé de la paroisse St-Janvier de Weedon alors que l’abbé M. Vaudreuil est le vicaire de la paroisse.

À l’occasion de Pâques, la fanfare de l’Union musicale dirigée par monsieur A. Moreau contribua à la qualité de la célébration ainsi que le choeur composé des sopranos, les dames Cloutier et Lecouédic et les demoiselles Allard et Benoît; des altos, les demoiselles Lapointe, Bernier, Bouchard, Proulx, Francoeur et Duchesneau et de dame Bourgault; des basses, messieurs A. Moreau, maître-chantre, J.C. Lemieux, J.H. Bourget, A. Tanguay et Jos Tisdel. L’orgue était tenu par madame A. Tanguay.

La Fête-Dieu fut célébrée en grande pompe dans la paroisse St-Janvier. De nombreux chants ont été entonnés lors de la messe et la fanfare a fait entendre de nombreux morceaux de son répertoire sur le parcours de la procession. « Les rues étaient pavoisées de verdures, fleurs et pavillons ».

Le milieu des affaires

Des industriels de Boston et de Berlin projettent de construire une pulperie à Weedon. Ils utiliseront un des pouvoirs d’eau de monsieur Napoléon-P. Tanguay situé à Two Miles Falls. Le Conseil du Canton de Weedon accorde à cette nouvelle compagnie 10 000 $ en bonus et une exemption de taxes pendant 25 ans.

Dans le village de Disraeli, une nouvelle compagnie, la Chaleur Bay Mills Co a été fondée pour faire le commerce du bois à Campbellton en Gaspésie. Trois des dirigeants de cette compagnie font partie de la famille Champoux, John, David et Alexandre. Elle a acquis 221 000 milles carrés en forêt dans la Gaspésie. Une importante scierie y sera construite pour y débiter 100 000 pieds de bois par jour en bois de construction et de pulpe.

Le 10 juin1902, des mises en demeure ont été émises au nom de Napoléon P. Tanguay, marchand de Weedon par les procureurs Panneton & Leblanc à plusieurs citoyens de Weedon pour leur ordonner de comparaître devant G.L. DeLottinville, G.C.C. Ces ordres de la Cour du District de St-François ont été adressés d’abord à Jean Duchesneau, père résidant du canton de Weedon puis, à Victor Scott du canton de Weedon et Jean-Baptiste Gauvin fils aussi du canton de Weedon. Il est précisé dans chaque avis que ces défendeurs sont « maintenant absents aux États-Unis d’Amérique ».

Le 25 juillet 1902, une autre série de mises en demeure ont été adressées à des citoyens de Weedon par Panneton & et Leblanc procureurs de la part de monsieur Napoléon Pierre Tanguay marchand et demandeur afin qu’ils se présentent devant G.L. DeLottinville G.C.C. Ce sont les défendeurs suivants qui ont reçu cet avis : Joseph Bourque citoyen du canton de Weedon, Johnny Lussier du canton de Ham-Sud, puis un nouvel avis à Jean Duchesneau, Victor Scott et Jean-Baptiste Gauvin fils du canton de Weedon, en précisant toujours qu’ils étaient « maintenant absents aux États-Unis ».

À nouveau, une mise en demeure semblable a été émise le 5 septembre 1902 par les mêmes procureurs et le même demandeur pour Georges Huard fils qui était « maintenant aux États-Unis d’Amérique ».

Les raisons de ces mises en demeure n’étaient pas énoncées dans ces articles du journal Le Progrès.

Monsieur Thomas C. Houde, un vieux mineur de 42 ans d’expérience possède des échantillons de cuivre qui proviennent de la ferme de monsieur Raymond Fontaine. Il croit y avoir découvert une veine de 250 pieds de largeur riche en cuivre et en nickel. Des hommes d’affaires doivent venir visiter cette nouvelle mine dans le but de l’acquérir et d’en faire l’exploitation.

Décès, maladies et accidents

Monsieur Ernest Fontaine de Weedon qui est âgé de 20 ans a été frappé par un levier et est mort, à la mi-février, des suites de ce coup fatal qu’il a reçu. Il était un employé de monsieur Tanguay dans les chantiers de St-Camille.

On rapporte le décès à St-Hugues de monsieur J. Blanchard, frère de Zéphirin Blanchard de Weedon. On dit de lui qu’il n’était pas un homme ordinaire. Il pouvait scier quatorze cordes de bois dans une journée pendant qu’un homme plaçait le bois sur le chevalet et qu’un autre limait une scie pendant qu’il utilisait l’autre. Il pratiquait le métier de tanneur et est devenu l’un des marchands de cuir les plus populaires de la région de St-Hyacinthe.

Au début de juin, Le Progrès rapporte dans ses lignes que monsieur Onésime Landry, employé de monsieur Tanguay dans Dudswell, se rendait chez lui dans le rang II. Il fut découvert décédé à environ dix arpents de chez lui. Son cheval était presque mort lui aussi. Une enquête sera tenue. On soupçonne que le cheval aurait pu se buter à un certain obstacle et ainsi fait tomber son maître qu’il aurait écrasé de son poids. Il laisse sa jeune épouse et plusieurs enfants dont l’aîné n’a que 15 ans.

Monsieur Fontaine, propriétaire d’une boutique de voitures de Weedon, qui résidait dans la même bâtisse a été éveillé par des cris « au feu, au feu » à 10 h 30 du soir. Lui et sa famille n’eurent que le temps de sauter en bas du lit et de se sauver en habillements de nuit. Tout fut détruit par le feu, la bâtisse qui comprenait la maison et l’atelier, le ménage et les machineries. Les pertes totalisent un montant de 2 000 $. Grâce à l’aide reçu des citoyens de Weedon, l’incendie fut limité à la propriété de monsieur Fontaine alors que le feu était menaçant pour les maisons voisines.

Divers

Monsieur J.E. Simoneau, gendre de monsieur P. Biron, est devenu le président et gérant général de la Great West Oil and Coal Company de l’État de l’Oréson aux États-Unis. Il y a sept ans, ce jeune homme a épousé Mlle Biron, fille du très connu manufacturier de voitures de Sherbrooke originaire de Weedon. Il a fait son apprentissage chez son beau-père et aujourd’hui il fait honneur à ses origines et à ses anciens employeurs. La compagnie qu’il dirige possède un important capital et plus des 1 000 acres de terrains qui contiennent de l’huile et du charbon.

Nous apprenons que monsieur Charles Tanguay de Weedon est parti en voyage dans l’Ouest canadien. À la fin de juillet il s’est rendu à Rolla, Dakota du Sud pour régler la succession de son frère Louis Tanguay qui était célibataire.

Événement rare pour l’époque, Joseph Montmarquette de St-Barnabé, frère de Michel Montmarquette de notre municipalité a fêté son 100e anniversaire de naissance. De nombreux petits-enfants et arrière-petis-enfants ont tenu à honorer ce vénérable vieillard.