La vie paroissiale
À l’occasion d’une cérémonie religieuse, Mlle Julie Ducharme de Weedon a prononcé ses voeux temporaires et est devenue Soeur Marie de Ste-Constance.
À Lac Weedon durant l’année 1907, 28 baptêmes, 5 mariages et 7 sépultures ont été célébrés dans la nouvelle paroisse de St-Gérard.
Lors du recensement réalisé au début de novembre, la paroisse St-Janvier comprenait 2082 âmes, 395 familles, 1250 communiants, 832 non-communiants, 503 enfants fréquentant les écoles, dont 210 enfants au couvent et 293 enfants dans 11 écoles dans la campagne.
Le curé J.A. Lefebvre et le vicaire Jules Boucher sont les deux prêtres de la paroisse St-Janvier de Weedon. Voici les prêtres des paroisses voisines qui ont participé à des conférences ecclésiastiques organisées par l’abbé Lefebvre de Weedon : ce sont, les abbés C.H. Roy de St-Gérard, L. Simard de St-Gabriel de Stratford, L. Larue de St-Adolphe de Dudswell, U. Carrier de Garthby, I. Brouillet vicaire de Disraeli, Jules Boucher vicaire de Weedon. Monsieur l’abbé est devenu secrétaire de cette conférence. La prochaine rencontre aura lieu au presbytère de Garthby chez l’abbé U. Carrier.
Monsieur l’abbé Côté est le curé de Ham Sud.
L’abbé J.A. Parent qui, en 1905, avait été nommé à la nouvelle cure de la paroisse St-Gérard et qui l’a abandonnée presque immédiatement pour cause de maladie prendra possession d’une nouvelle cure à Lennoxville en mars 2008.
Les 40-heures ont eu lieu à la mi-mars au couvent des Soeurs de la Présentation de Marie. Plusieurs curés des villages voisins et monsieur Thibaudier, curé de Gentilly, ont célébré des messes solennelles au cours de ces trois journées de rassemblement. De nouveau, des 40-heures ont été organisées au début de septembre. L’abbé Courtemanche de Sherbrooke a célébré la messe d’ouverture ainsi que la messe de clôture. Les thèmes de ces trois jours portaient sur la bonté, la générosité et la puissance de Jésus-Christ dans la très Sainte Eucharistie.
Pour la première fois dans notre paroisse, des 40-heures ont été tenues les trois derniers jours d’octobre. L’assistance et la décoration de l’autel étaient remarquables.
Mgr Tanguay et l’abbé Maltais du séminaire ont été les hôtes de l’abbé Lefebvre, curé de Weedon. Monsieur le député provincial Napoléon Tanguay, frère de l’abbé Tanguay, a donné un grand dîner familial.
En juin, 30 enfants ont célébré leur première communion. Les élèves du couvent de la Présentation ont fourni le chant lors de cette messe.
Monsieur l’abbé Lefebvre est allé à Cookshire rencontrer Mgr l’Évêque qui y célébrait la confirmation des jeunes.
Les Soeurs grises de l’Hôpital de Sherbrooke sont venues faire leur tournée de quêtes à domicile.
Mgr Tanguay est venu rendre visite à monsieur le curé de Lac Weedon à la mi-juin.
La procession de la Fête-Dieu a eu lieu sous une température idéale. Le reposoir a été monté chez monsieur Stanislas Fontaine.
Pour la première fois, la paroisse de St-Janvier de Weedon est allée à St-Gérard faire son premier pèlerinage en l’honneur de St-Gérard Majella. Plus de cent personnes étaient venues par le Québec Central et plus de 49 voitures en avaient amené d’autres.
Lors de ce pèlerinage, les prêtres ont fait connaître ce nouveau patron tout récemment canonisé. Saint Gérard de Majella naquit en 1926, à Muro près de Naples. Dès sa plus tendre enfance, il devint l’ami privilégié du Saint Enfant Jésus qui, au sanctuaire de Capotizaao, quittait les bras de sa mère pour venir jouer avec lui. À l’âge de 8 ans, son grand désir de communier n’ayant pas été exaucé, étant donné son jeune âge, le coeur de Jésus s’émut devant la douleur de cet enfant qu’il avait excité à s’asseoir au banquet divin, aussi daigna-t-il lui faire donner la Sainte Communion des mains de l’Archange Saint-Michel. À partir de ce jour, Gérard aima son Sauveur d’un amour qui le rendit de plus en plus désireux de souffrir pour celui qui avait tant souffert pour nous.
Peu après, ayant perdu son père, il entra en apprentissage chez un tailleur Martin Panuto qu’il édifia par sa patience et son application. Après plusieurs tentatives pour entrer au couvent, un religieux du Très-Saint-Rédempteur, vaincu enfin par ses instances, l’envoya au monastère de Deliceto.
Ce fut dans ce paisible et pieux asile que le frère Gérard passa la plus grande partie des années qui lui restaient à vivre. Ce fut cette résidence qu’il édifia par sa faveur, ses extases, ses miracles et la fécondité de son apostolat.
Il mit au service de tous ce don des miracles que Dieu lui avait accordé et nul n’avait recours à lui sans en recevoir les grâces qu’il implorait.
Depuis qu’il est au ciel, la Providence lui a continué ce pouvoir et il n’est guère de nécessités domestiques qu’il n’ait pas le pouvoir de secourir. Mais tout particulièrement il est secourable aux pauvres créatures qui, sur le point de devenir mères, se trouvent aux prises avec la douleur et les dangers de mort.
Après trois années passées par le saint Frère Gérard à parcourir les provinces napolitaines, il revint épuisé à Caposèle où il resta jusqu’à sa mort.
Il est impossible de compter les malades qu’il guérit, les âmes qu’il ramena à Dieu. Les conversions opérées par lui furent si nombreuses qu’il n’est pas de pays où l’on n’ait pas gardé le souvenir de quelqu’une d’entre elles. Aussi pour récompenser le zèle de son fidèle serviteur; Dieu le favorisa de visions pendant lesquelles le saint, s’élevant de terre, oubliait les choses de ce monde et ne vivait plus qu’en son divin maître.
Mais ce qui caractérise surtout la sainteté de Frère Gérard ce fut sa grande obéissance. Il a vécu « pour la volonté de Dieu ». Faire ce que Dieu veut, souffrir comme Dieu le veut, ne vouloir que ce que Dieu veut et ainsi, tout ramener à la seule et unique volonté du Seigneur, telle fut sa règle de conduite.
Pour lui, les ordres et la volonté de son supérieur étaient les ordres et la volonté de Dieu. Dans sa maladie son supérieur lui ordonna de demander un soulagement : Dieu lui accorda. Il recouvra la santé à l’instant même, mais ce fut pour fort peu de temps. La mort arrêtée dans sa course pour rendre hommage à la docilité de celui qu’elle allait frapper se préparait à trancher les liens qui retenaient encore à la terre cette belle âme que le ciel se préparait à recevoir.
Le 16 octobre 1755, cette âme bénie quitta la terre. Le Frère Gérard fut déposé dans l’église de Caposèle en considération de sa grande sainteté. Depuis cette époque, St-Gérard a continué à nous accorder sa puissante protection. De tous côtés, on signale les guérisons nombreuses qu’il a opérées. Notre humble saint est donc de la classe de ces thaumaturges, amis du peuple, que l’on n’invoque jamais en vain et qui se plaisent, Dieu le permettant ainsi, à secourir dans leurs besoins les petits les humbles et les démunis.
C’est un vendredi du mois d’octobre que toute la population de la paroisse de St-Gérard était en liesse à l’occasion de la fête de saint Gérard de Majella, notre patron. Notre dévoué curé, l’abbé C.A. Roy, a fixé ce jour pour la bénédiction du nouvel autel et de cinq statues, celle de saint Gérard et celle de la Sainte Vierge, dons de Mgr de Sherbrooke, puis celle de Saint Joseph, celle de Sainte-Anne et celle de Saint Antoine de Padoue, dons de certains paroissiens.
La cérémonie a été présidée par Mgr H.O. Chalifoux, grand vicaire. Il était assisté par le curé J.A. Lefebvre de Weedon et le vicaire de Lac Weedon, l’abbé Picard. Monsieur Jules Perrault de Sherbrooke a chanté plusieurs solos. Les jeunes filles du village ont fait entendre leur jolie voix. Une grande procession a suivi dans les rues du village. L’abbé Roy a été remercié pour son dévouement à poursuivre l’oeuvre de son prédécesseur l’abbé J.A. Parent premier curé de notre jeune paroisse.
À la fin du mois d’octobre, environ 200 enfants et 50 citoyens nous arrivaient par le Québec Central et en voiture de Weedon. De la gare, ces jeunes pèlerins se sont rendus à l’église en chantant de beaux cantiques voués à St-Gérard. Après une grand-messe célébrée par le curé Lefebvre de Weedon, il y eut procession puis vénération de la relique de St-Gérard ainsi que de nombreux chants rendus par ces jeunes visiteurs.
Messieurs Adolphe Lussier, Rémi Desjardins, Joseph Côté et F.-X. Galipeau viennent de construire au début de novembre une belle remise sur le terrain de l’église pour y abriter leurs chevaux pendant les offices de l’église.
Au cours de la dernière semaine d’octobre, plusieurs visiteurs se sont rendus au presbytère de St-Gérard. Ce sont Mgr Paul Larocque, Mgr H.O. Chalifoux, les abbés H.A. Simard, V. Dodier, W. Larue, J.E. Simard, J.W. Carrier, J.O. Blanchard, J.A. Lefebvre, J.A Plamondon, J.O. Picard, Mme Léon Roy, M. et Mme P.G. Roy de Lévis, Dr C. Lemieux, E. Ouellet et plusieurs autres. D’autres visiteurs se sont rendu à l’hôtel, ce sont, messieurs Francoeur avocat et député de Lotbinière, J. Rousseau, M.P.P. de Ste-Anne de La Pérade et Mme Darche de Disraeli.
Le mois d’octobre a été une période très occupée pour notre curé à St-Gérard : mois du rosaire, bénédiction d’un joli maître-autel et de 5 statues, neuvaine de prières au St-Gérard de Majella, pèlerinage des élèves du couvent de Weedon et les 40-heures. L’église était remplie à chacune de ces activités.
La vie scolaire
Les élèves de musique du couvent des Soeurs de la Présentation ont subi avec succès leurs examens dans cette matière. Mlles Larouche et Brodeur ont été particulièrement remarquées et applaudies.
Le 21 juin 1908, la distribution traditionnelle des prix de fin d’année a eu lieu au couvent des Religieuses de la Présentation de Marie de Weedon.
Les noms des religieuses suivantes sont énumérés dans Le Progrès du 21 août 1908. Ce sont les révérendes soeurs St-Pierre, St-Jean-Chrysostôme et Ste-Philippine
Les affaires municipales
À une assemblée du conseil municipal de Weedon-Centre, les conseillers ont décidé d’acheter une pompe à incendie que huit hommes pourront faire fonctionner facilement. Elle coûtera de 800 $ à 1000 $. Heureusement, seulement un petit nombre n’en voyait pas la nécessité.
La vie politique
En ce mois de mai 1908, une rumeur est lancée au sujet de monsieur Napoléon Tanguay : il ne se représenterait pas aux prochaines élections considérant ses occupations professionnelles dans le commerce du bois. Un monsieur J.A. Leblanc, avocat de Sherbrooke, pourrait se présenter comme candidat conservateur.
Au mois de juin, la localité a reçu la visite du notaire Sylvestre de Sherbrooke et de notre député fédéral, monsieur Tobin. Monsieur Napoléon Tanguay était leur hôte.
Le journal souligne la victoire de notre député Napoléon Tanguay de cette façon : notre population a célébré avec grandes démonstrations, le succès électoral de notre député provincial, monsieur Tanguay. Au début de juillet, les résultats sont dévoilés à ce sujet. La majorité officielle de monsieur Tanguay est de 274 voix, dont 242 qui viennent de Weedon.
La vie communautaire
Madame la veuve C. Lussier, une octogénaire de Lac Weedon a vécu d’immenses joies le 1er janvier 1908. Elle a reçu à sa table neuf de ses enfants, dont Cyrille qu’elle n’avait pas vu depuis vingt-neuf ans et Sophranie, devenue madame P. Desautels, depuis vingt-cinq ans. Ces fils vivent à Brooks au Minnesota depuis qu’ils ont quitté leur village natal. Madame Lussier compte encore 12 enfants vivants sur 15 qui ont tous été élevés sur la ferme familiale aujourd’hui propriété d’Adolphe Lussier, un de ses fils. Elle a un grand nombre de petits-enfants, d’arrière-petits-enfants. Ces derniers lui ont même donné des arrière-arrière-petits-enfants pour poursuivre la cinquième génération. Elle est devenue veuve il y a déjà 18 ans.
Les étudiants de notre village de St-Gérard Lorenzo Beaubien, du collège de Windsor Wills, et Mlles Marie Jeanne Brière et Albertine Morin, du couvent de Weedon, viennent passer les vacances de Pâques chez leurs parents.
Madame Alfred Brière a été la présidente du dernier euchre tenu le jour de Pâques. Plusieurs parties de cartes ont été jouées et de nombreux prix ont été distribués aux participants. Plusieurs invités d’honneur étaient assis à la table d’honneur.
À la mi-juillet, monsieur Joseph Francoeur, organisateur général et Jules Perreault, promoteur, ont réuni des citoyens de Weedon pour organiser une cour de l’Association franco-canadienne. Dès cette première assemblée, vingt-trois membres furent admis. Il y eut élection d’officiers. Cette nouvelle cour porte le titre de « Champlain ».
Une belle partie d’euchre a eu lieu à la fin de décembre à St-Gérard où les profits ont été donnés pour aider à la nouvelle construction d’église et autres dépenses qui y sont reliées.
Le milieu des affaires
Les producteurs du sirop et de sucre d’érable reçoivent de sérieux avertissements au sujet de la propreté du matériel utilisé pour cette production. En effet, ils sont prévenus que les chaudières, tonnes, bassins, bouilloires, barils, « canistres », etc. doivent être bien entretenus pour le début du temps des sucres. Il est clair que ce n’est pas de l’eau qui doit être bouillie, ni de l’eau d’érable à laquelle certains fraudeurs ajoutent de la cassonade ou du sucre de canne. Il est même fait allusion à la qualité des filtres à travers lesquels l’eau et le sirop doivent passer.
La nouvelle manufacture pour fabriquer de l’alcool de bois est presque terminée au début de mars. Sous la direction de monsieur Burnon, elle ouvrira ses portes à la satisfaction de la population. En ce début du mois, 2 000 cordes de bois franc accumulées dans la cour serviront à produire des milliers de gallons d’alcool. Près d’un mois plus tard, cette réserve de bois s’élève à 3 000 cordes dans la cour de cette manufacture. Des machines y seront installées très prochainement ce qui encourage nos vaillants journaliers et les bûcherons qui travaillent dans nos forêts.
D’autres travaux ont été faits au début du mois d’août dans la nouvelle manufacture d’alcool de bois. Finalement, elle ouvrira ses portes le 1er décembre. Le conseil se prépare à payer la moitié des bonus comme prévu dans ce projet.
Les travaux au quai que le gouvernement fédéral fait construire à Garthby sur le lac Aylmer seront terminés au cours des deux premières semaines d’avril.
Il a été découvert dans la paroisse de Weedon, une mine de fer dont l’exploitation, sous la direction d’actionnaires américains, se fera dès ce printemps. Il est dit qu’une autre mine y a été découverte dans la même localité. Elle produirait du cuivre, de l’or et de l’argent. Cette dernière est à vendre au prix de 10 000 dollars.
Le 10 avril 1908, il est dit dans Le Progrès que monsieur Croteau, un fournisseur général d’huiles minérales et homme d’affaires a rassemblé des hommes entreprenants de notre village. Il a tenté de démontrer l’importance d’ouvrir un chemin de fer vers Ham Sud à partir de Lac Weedon. Les lieux où pourrait passer cette route ont même été visités par certains d’entre eux. Il fut tenté d’impliquer le député Napoléon Tanguay pour obtenir l’aide gouvernemental requis. Les produits de la forêt sont très importants dans la région. Les fours à chaux de la Royal Lime Co en utilisent beaucoup.
Monsieur William Galipeau, de Lac Weedon, a fait l’acquisition de la magnifique ferme et des dépendances de monsieur Joseph Foisy à Weedon au prix de 4 000 $. Ce dernier demeurera dans Weedon Station.
Plusieurs familles originaires de notre patelin sont revenues des États-Unis depuis quelque temps. Les gens sont heureux de revoir les nôtres se réinstaller dans leur village natal.
La rivière St-François a grossi par la fonte des neiges et des glaces comme les années passées. Elle sort à nouveau de son lit pour noyer les terrains avoisinants. On craint que les dégâts survenus les années passées se répètent dans la région de Weedon.
Les gens de Lac Weedon se cherchent de l’ouvrage. 35 billets ont été vendus à la gare au cours de la dernière semaine d’avril pour aller faire le flottage du bois sur la rivière Mégalloway dans le Maine.
La saison des sucres qui se termine au début de mai aura été une des meilleures depuis longtemps. Les produits sont excellents.
Monsieur E. Lizée, épicier de Weedon, est parti jusqu’à la mi-octobre pour aller exploiter une ferme dans l’Ouest canadien.
Dans la localité de Ham Sud, comme dans les villages voisins, le flottage est considérable. Nos cultivateurs ont livré une très grande quantité de bois aux stations de Lime Ridge et Weedon.
Monsieur Pierre Després de Weedoin a reçu de la ferme expérimentale d’Ottawa une grande quantité de grains de choix pour les semailles de ce printemps. Il en fera la distribution dans son entourage.
Dans Le Progrès de la mi-mai, il est demandé au conseil municipal de construire un trottoir qui s’étendrait du village près de l’église qui alors était dans le vieux village jusqu’au village de la station.
Grâce à monsieur Napoléon Tanguay, propriétaire du pouvoir électrique, tout notre village de Weedon-Centre est éclairé à l’électricité depuis le 3 mai 1908.
Une opinion émise dans le journal est devenue un objet de discussion dans la localité de Lac Weedon. Il semblerait pour certaines gens de notre village que les grands utilisateurs des chemins publics devraient être responsables en très grandes parties des réparations et des améliorations à apporter à nos chemins étant donné que ce sont eux qui les brisent et les utilisent. Par la même occasion, il y est annoncé que le député Tanguay aurait reçu un montant de 200 $ destiné à la réfection de nos chemins ce qui pourrait être utilisé équitablement pour l’ensemble des utilisateurs.
D’importantes réparations ont été faites au chemin public du 2e rang grâce aux interventions de notre député provincial, monsieur Napoléon Tanguay.
À la fin de mai, Le Progrès souligne que les propriétés se vendent, s’achètent et se construisent très bien dans le village de Weedon-Centre.
Deux citoyens de la paroisse ont acheté chacun leur automobile. On ajoute à l’article que « Weedon est dans le mouvement ».
Monsieur Joseph Blais, gérant de la Royal Lime Co, va en visite dans la région de Montréal et à Duluth au Minnesota où vivent respectivement sa soeur, madame Léo Roy et sa mère, madame Jos. Blais. Il ira aussi à Québec et les environs pour y établir des entrepôts pour les produits de sa compagnie et y acheter les matériaux nécessaires pour un nouveau fourneau.
Le journal souligne que de belles réparations ont été apportées à nos routes. Les amateurs de promenade à grande vitesse en profitent.
Les magnifiques installations de monsieur Joseph Gauthier pour la fabrication du sucre ont été entièrement détruites par le feu à la fin du mois d’avril 1908.
Le 21 avril, les gens de Lac Weedon ont vu l’hiver se poursuivre alors qu’une tempête de neige s’est abattue sur la région.
Une conflagration a eu lieu à Weedon-Centre. Il était deux heures du matin lorsque éclata, comme un coup de foudre une formidable explosion dans le hangar de l’hôtel Bernier où était entreposée de la dynamite. On suppose que le passage de quelques cheminots négligents a pu être à l’origine de cette explosion dans le hangar de monsieur Bernier.
Vite le hangar et l’hôtel furent en brasier. Deux superbes chevaux y ont brûlés vifs. Le feu s’attaqua aussi au magasin de monsieur Nazaire Beaudry. Tous ces bâtiments ont été réduits en cendre.
Mme Péloquin, belle-mère de monsieur Bernier, a subi un violent choc nerveux. Monsieur Ménard fut soudainement blessé à un poignet par une balle projectile qui l’a atteint à la suite de l’explosion.
Voyant les dangers augmenter, les propriétaires voisins n’ont pas hésité à appeler les pompiers de Sherbrooke. Puis, voyant que le feu allait être circonscrit et s’assurant de la disparition des dangers, on contremanda ce service.
Sous la direction de monsieur Napoléon Tanduay, nos villageois firent des prodiges de courage et de dévouement pour sauver les édifices voisins entre autres la maison de monsieur Adolphe Tanguay.
Les assurances ne couvraient que 7 000 $ sur les 35 000 $ de pertes occasionnées par ce malheureux incendie.
Un mois après l’incendie de l’Hôtel Bernier, on parle de faire surgir des cendres une autre magnifique construction qui ferait l’honneur à notre village plus encore que l’ancienne. Et le 4 août, Le Progrès affirme que cet hôtel sera reconstruit et sera bien plus grand que l’ancien.
En fait, à la mi-août, le solage du nouvel hôtel Bernier est terminé. Il est fait en béton. Ses dimensions sont de 71 pieds de longueur par 41 pieds de large.
De même un mois après l’incendie, il est question de reconstruire, au même endroit, le magasin Beaudry qui avait subi le même sort. Au début d’août, la famille Nazaire Beaudry décide d’émigrer pour aller s’installer dans l’Ouest canadien.
Le magasin Adolphe Tanguay qui avait subi de grands dommages lors du feu de l’Hôtel Bernier est presque tout rétabli au début du mois d’août.
En juin 1908, la compagnie Northern Chemical Works a été autorisée par le secrétaire de la Province de Québec à faire des opérations dans la Province de Québec. Elle aura sa principale place d’affaires à Weedon-Centre et avec une agence principale chez monsieur Charles Walter Cate, avocat de Sherbrooke. Après de nombreux travaux d’installation, cette compagnie n’a pas encore commencé ses opérations à la mi-août.
Aussi tard dans l’année qu’au mois d’août, les travaux de flottage se poursuivent. On dit que jamais autant de trains de bois n’ont descendu sur les cours d’eau.
En août 1908, la Eastern Townships Bank a ouvert une succursale à Weedon à la suite de nombreuses requêtes venues des habitants de notre municipalité.
Monsieur Joseph Blais a acquis la maison neuve de monsieur Siméon Brière située en face du presbytère à St-Gérard.
Les patates qui se vendaient un dollar du minot sont baissées de prix après l’arrivée à St-Gérard d’un char au nom d’Albert Brière.
L’Impérial Oil Company a installé un quatrième réservoir pour leur huile. Lac Weedon reste le centre de distribution de ces huiles pour la région.
La jolie résidence de monsieur Joseph Gendron est complètement terminée. Il est probable qu’elle soit considérée comme le presbytère étant donné la proximité de l’église.
Les feux de forêts et la disette d’eau qui régnait au début de décembre ont forcé les résidents de Lac Weedon à se servir de l’eau de l’aqueduc de monsieur Joseph Morin.
Dernièrement, l’Association Canado-Américaine a ouvert une succursale à St-Gérard à l’instar de Weedon. Le nom de cette organisation sera la Succursale St-Gérard no 48. Les officiers sont : l’abbé J.C. Roy curé, Joseph S. Croteau président, Albert Brière secrétaire trésorier, Adolphe Lussier et Arthur Lussier syndics et L.V. Masse de Garthby médecin.
À la fin de décembre, la neige est suffisante pour le charriage du bois. Par contre, le manque d’eau est constaté à certains endroits.
À la fin de l’année, des élections ont eu lieu pour élire les officiers du Cercle agricole. Le résultat a été le suivant : M. Stanislas Gosselin élu président, A. Lussier vice-président, Ferdinand Fontaine, Ferdinand Saulniers, E. Domon, Raymond Fontaine et Adolphe Lussier les directeurs. Monsieur F.-X. Lussier a été engagé comme secrétaire trésorier.
Loisirs
Monsieur Napoléon Tanguay, député de notre comté, est intervenu pour que les lacs environnants qui sont très poissonneux deviennent accessibles pour tous à tous les jeudis et les samedis. Auparavant, les droits de pêche étaient réservés exclusivement aux clubs de Montréal, Québec et Sherbrooke. Ces changements auront lieu dès le mois de mai 1908.
À la mi-juin, il est dit que le goût du sport n’est pas endormi chez nous. Le lac Louise est sillonné par de jolis yachts à gazoline dont l’un d’eux appartient à monsieur Victor A. Péloquin.
« La terreur des chasseurs et de pêcheurs, monsieur Alfred Gendron, a débarqué à la fin d’août pour trois jours. Dès une première nuit, il a saisi un millier de pieds de lignes de nuit, plusieurs perches et un bateau. Il devra surveiller la chasse illégale aux canards, car plusieurs de ces oiseaux ont déjà été abattus.
La compagnie New York Amusement donnera une soirée de vues animées le 7 novembre 1908 dans l’ancienne manufacture Corriveau à St-Gérard.
Décès, accidents et maladies
À Weedon-Centre, le 25 janvier 1908, est décédé un de nos anciens et premiers colons de notre canton. Monsieur Raphaël Biron, fils du fondateur Germain Biron, et son épouse Rosalie Delude sont venus avec son père en 1841 pour défricher la terre où il a demeuré toute sa vie. Il n’avait alors que 19 ans. Aujourd’hui, il a atteint ses 85 ans. Il y a élevé une nombreuse famille sur une des plus belles fermes de la paroisse non loin de l’église. Cette terre est occupée actuellement par Joseph Foisy qui l’avait acquise au prix de 4 000 $. Lui et ses frères sont tous devenus des cultivateurs à l’aise qui ne se sont pas laissés tenter par les attraits des États-Unis.
À Weedon le 16 avril, monsieur Raymond Fontaine est décédé à l’âge de 65 ans. Ses fils, Léon, Charles et A. Fontaine étaient les porteurs. Monsieur Fontaine était le propriétaire d’une des plus riches mines de cuivre dans le rang II de Weedon, partie qui fera partie de Fontainebleau lors de la création de cette municipalité.
Au début de mars 1908, l’un des premiers pionniers de la paroisse St-Janvier, monsieur Pierre Fortin, est tombé dangereusement malade.
Un malheureux accident est venu jeter la tristesse chez les travailleurs de la scierie de monsieur Tanguay. À la mi-mars, un jeune homme de dix-huit ans voulait déblayer et huiler une scie. Il se fit prendre la main droite entre deux rouleaux qui servaient à approcher la planche. Le pauvre ouvrier se fit enlever le pouce et les trois premiers doigts et voir le reste de la main toute meurtrie. Le Dr Cyrénus Lemieux jugea qu’il fallait amputer la main jusqu’au poignet.
Madame Napoléon Tanguay prend du mieux à la suite de la bronchite dont elle a souffert dernièrement.
À la fin d’avril, la grippe et les rhumes de cerveau font des victimes dans notre village de St-Gérard. Au mois d’août, Mlle Émilia Brunelle a été atteinte gravement par la fièvre typhoïde. Le docteur Lemieux lui procure ses soins assidus.
Un autre de nos vieux colons, monsieur Louis Biron, est terrassé par une paralysie totale vers la mi-mai. Puis au début de juillet, il décède à l’âge de 85 ans à Weedon-Centre. Les porteurs ont été choisis parmi ses neveux. En 1841, il avait accompagné son père Germain dans le Canton de Weedon pour y vivre avec ses frères et soeurs et ses parents pendant plus de six années complètes, seuls voisins de la rivière St-François.
Au début de mai est décédée madame L. Bissonné Roger à St-Gérard après quelques jours de maladie.
Le Dr Lemieux est allé enquêter au sujet de la mort de monsieur Arthur Giguère qui a été tué accidentellement à Wolfestown.
Lors de l’explosion de la dynamite au hangar de monsieur Bernier, monsieur Jules Ménard souffre de blessures assez graves à la figure en plus d’avoir un poignet tout lacéré et mal en point. D’autres parts, madame Narcisse Péloquin qui a souffert d’un choc nerveux s’en remet progressivement. Les médecins prévoient qu’elle sera sur pied après plus de trois semaines de repos.
Mlle Luly Tanguay se rend à Pleasure Beach en Floride en juillet pour reprendre sa santé.
Au début de juillet, madame Agnès Surprenant, épouse d’Albert Blanchard, est décédée à l’âge de seulement 19 ans.
Mlle Théodora Fontaine, fille de Eusèbe cultivateur, est décédée le 27 juin à l’âge de 17 ans. Elle était l’une des élèves les plus brillantes du couvent de la Présentation où elle suivait des cours depuis deux ans. Elle fut atteinte d’une grave toux. Plusieurs mois après, il fut déclaré par les médecins qu’elle était victime de la tuberculose.
À la fin d’août, monsieur Joseph Beaudry rentier est décédé à l’âge de 52 ans à Weedon. Son épouse Agnès Dion et six filles le pleurent. Monsieur le curé Lefebvre assisté par les abbés Charles-J. Roy et J.-N. Boucher ont célébré le service. Les solos ont été rendus par l’abbé Félix Després et monsieur le notaire J.H. Bourget. Monsieur Aimé Moreau touchait l’orgue.
Monsieur Siméon Brière s’est malencontreusement donné un coup de hache sur le pied gauche, ce qui l’a obligé à demeurer à la maison pendant plusieurs semaines.
À la fin de décembre, monsieur Léandre Gagnon souffre d’un cancer à l’estomac depuis plusieurs semaines. Il doit aller consulter des médecins experts de Québec.
Divers
En août 1911, Le Progrès annonce la naissance et le baptême de Joseph Gérard de Majella, nouveau-né de monsieur et madame Dr Cyrénus Lemieux notre médecin depuis près de neuf années. Ce nouvel enfant deviendra le remplaçant du premier docteur Lemieux de Weedon.
Au cours d’une nuit de septembre, cinq individus se disant de la région de St-Hyacinthe ont fait un vol avec effraction dans le magasin général Tanguay. Ils se sont enfuis et réfugiés dans la grange Weyland aux limites de Marbleton. L’alarme étant donnée, ils se sont enfuis vers le bois. Une chasse émouvante fut faite par des gens en colère. Après quelques heures de course folle, ils étaient arrêtés et fouillés près de la station de Marbleton. Le vol, dont les articles ont été entièrement restitués, ne consistait qu’en un chandail et quelques menus articles de peu de valeur. Ce qui fit décider, monsieur Tanguay de ne pas poursuivre les auteurs de larcin.
Les feux de forêts ravagent les deux rives du lac Aylmer. Des millions de pieds de bois sont détruits par le feu et des millions de cordes de bois à pulpe sont également brûlés sur place. Même les champs y passent. Les villages de Garthby et de Disraeli sont encore en danger. Douze fermes, une scierie et une fromagerie ont été brûlées entre Disraeli et Lambton. Deux scieries de la région, celle de J. Roy de Garthby et celle de George-H. Allen de Stratford, ont été également détruites par ces incendies. Le village de Lac Weedon a failli y passer le 10 septembre 2008. Il est maintenant hors de danger. La misère s’annonce cruelle pour l’hiver qui vient.
Au début de décembre, un feu de cheminée a fait craindre le pire chez monsieur Albert Brière à Lac Weedon à cause des grands vents qui soufflaient les flammes.
En revenant de Bishop’ s Crossing au début de décembre où il allait mener une charge d’huile à monsieur J.S. Croteau, monsieur Arthur Lussier conduisait deux chevaux qui tout à coup ont pris peur. L’un des deux alla s’assommer à quatre ou cinq arpents plus loin. Ce propriétaire venait de perdre une bête pour laquelle il avait déjà refusé 150 $. Il était accompagné de monsieur Croteau.
La vie paroissiale
Au cours de l’année 1906, 116 baptêmes, 14 mariages et 34 sépultures ont été célébrés dans la paroisse St-Janvier de Weedon.
Monsieur J. Magnan a remplacé monsieur J. Beaudry dans la paroisse St-Janvier de Weedon comme marguillier.
Le 10 et 11 février, monsieur H. Lussier propriétaire tiendra une partie de sucre dans les salles de l’hôtel du Lac Weedon qui lui appartient dans le but de financer l’église et le presbytère.
Un magnifique programme musical est en voie de se préparer pour la fête de Pâques. Ce jour-là arrivé, l’abbé Guertin vicaire de Weedon est venu remplacer notre curé l’abbé Parent qui a dû s’absenter pour cause de maladie. Par la suite, il prendra un congé illimité pour la même raison. Des voeux de prompt rétablissement lui sont adressés. Le dimanche suivant, il sera remplacé par l’abbé Alfred Chassé du Séminaire de Sherbrooke.
Monsieur l’abbé C.J. Roy est le nouveau curé de la paroisse St-Gérard du Lac Weedon. Pour célébrer la Fête-Dieu et son arrivée, la chapelle avait revêtu ses plus beaux ornements. La fanfare St-Jean-Baptiste, sous la direction de F.X. Lussier, a agrémenté la cérémonie de ses plus beaux morceaux musicaux. M. l’abbé Charles Joseph Roy est né à Lévis en 1869 et est le fils de Léon Roy notaire. Il a fait ses études au Collège de Lévis et fut ordonné prêtre en 1896. Il est resté à la cathédrale de Sherbrooke pendant 5 ans, puis fut nommé curé de St-Étienne de Bolton pendant près de six ans avant d’être désigné curé de notre paroisse.
Monsieur l’abbé R. Guertin, vicaire de la paroisse St-Janvier nous quitte pour devenir curé de Fecteau’Mill.
Lors de la Fête-Dieu, l’église était bondée de monde, trop petite pour contenir la foule. Le reposoir a été fait chez monsieur Pierre Després, dernière maison du village, maison d’une grande richesse. Le professeur A. Moreau dirigeait la fanfare harmonie de Weedon.
À la mi-juin, Mgr Paul Larocque était de passage à Weedon où sa Grandeur a administré les sacrements de confirmation à 204 enfants, dont 111 garçons et 93 filles.
Autour du 2 août, le révérend Charles Joseph Roy, curé de St-Gérard, a organisé et conduit un pèlerinage à Saint-Anne-de-Beaupré. Il en a profité pour aller à Lévis pour visiter sa mère, madame Léon Roy. À la mi-septembre, les paroissiens de St-Gérard entendent pour la première fois les sons des trois cloches et ceux du nouvel orgue donnés par M. Jos Morin de Montréal et anciennement de notre localité. Il fut chaleureusement remercié par M. le curé Roy.
Le Révérend J.A. Lefebvre et son vicaire ont célébré quatre mariages lundi 2 septembre 1907. Les trois premiers furent célébrés ensemble. Ce fut les mariages de Philippe Galipeau et Rose Magnan; Pierre Després et Léonie Magnan; c’était les deux filles de François Magnan; Étienne Magnan et Virginie Gagnon, lui, étant le cousin des deux premières et fils de Magloire. Les deux pères François et Magloire sont les deux frères. Finalement, le mariage de Napoléon Biron et Éva Fortier a été célébré par la suite par le vicaire Jules Boucher de la paroisse St-Janvier de Weedon.
La vie scolaire
L’ouverture des classes au couvent a lieu le 2 septembre par les religieuses de la Présentation de Marie. Près de deux cents enfants ont fait leur entrée et déjà 7 pensionnaires y vivent. D’autres enfants sont attendus dans les journées qui suivent.
Les affaires municipales
Pourquoi la qualité des chemins est-elle d’un extrême à l’autre dans les Cantons de l’Est? D’après un rapport du Dr Grignon dans le Journal de l’Agriculture, les chemins de Dudswell, Marbleton, Weedon et Lac Weedon seraient les plus beaux de la province… Alors que, d’après l’expérience du public voyageur, les chemins de Wolfestown, St-Fortunat, certains chemins de Garthby, Stratford, Ham-Nord, St-Adrien et Notre-Dame-de-Ham sont déplorables 365 jours par année, voire intolérables et dangereux.
On pense que la première cause serait que les conseils et les propriétaires des frontières des comtés dorment comme des bûches. La deuxième raison serait que le peu d’ouvrage qui est réalisé est fait à la pioche et à la pelle. Après une averse, on y trouve que roches et cailloux.
La troisième cause qui n’est pas la moindre est que les routes de campagnes doivent toujours suivre les cordons et les traits carrés. Suivant ceux-ci, il faut monter et descendre les buttes pour y circuler et évidemment pour les réparer. Il faut reconnaître que certains chemins de campagne sont vieux comme Adam, car ils ne ressemblent qu’à des petits chemins de carrioles à une seule voie principalement dans les cantons frontière tels que St-Fortunat et Wolfestown. Plusieurs chemins sont doublés depuis quelques années par exemple les chemins de Garthby et de Ham Nord sont en double depuis trois années.
« Si l’honorable ministre, monsieur Allard, pouvait nommer un inspecteur général de voirie, celui-là aurait bien des oreilles à écouter! »
L’on parle d’un nouveau trajet pour le Québec Central. On pensait qu’il pouvait desservir le comté de Wolfe vers Victoriaville. Le projet ne ressemble pas du tout à celui-ci. Il est projeté être localisé comme suit. Il est vrai qu’il passerait dans le Comté, mais il irait par St-Fabien, St-Camille, le Lac aux Anglais et St-Pamphile. Puis il longera la rivière St-Jean vers le Nouveau-Brunswick et ensuite pénétrera aux États-Unis.
Le Progrès souligne que les chemins du Lac Weedon sont non carrossables et que cet item sera à l’ordre du jour du conseil.
Un certain Zambil, syrien et colporteur de son métier, passait dans nos campagnes. Il eut le malheur de s’enfoncer dans un ruisseau en passant sur un pont mal entretenu. La voiture brisée et les marchandises mouillées ou emportées par le courant lui occasionnèrent des coûts non prévus qu’il réclama à la municipalité responsable celle de Stratford. Il demandait 776,33 $ même s’il évaluait ses marchandises perdues et les bris à 1 200 $. Allait-il avoir procès? Qui aura vraiment du « fun », la municipalité ou le syrien?
Les affaires
Monsieur P.A.Roy qui était le gérant de la Royal Lime Co est installé à Sherbrooke. La compagnie est active depuis la semaine dernière.
Dans la cause du demandeur J. Lamoureux de Weedon contre Fournier et autre, un jugement a été prononcé en faveur du demandeur pour remettre la réclamation de 75 $ en plus des frais, pour la valeur d’une quantité de vin qui avait été confisquée par les autorités du Revenu de l’Intérieur.
Le conseil de Weedon-Centre a résolu unanimement d’accorder un bonus de 7 000 $ à la Northern Chemical Works Co sous les conditions suivantes. Elle devra construire une usine chimique qui emploiera chaque jour dix-huit cordes de bois, et investir 15 000 $ pour la construction et l’outillage. Cette compagnie devait aussi employer un minimum de 20 ouvriers qu’elle devra payer en argent tous les samedis.
Cette succursale de la Northern Chemical Works Co de Whitefield du New Hampshire fait la spécialité de la distillation de l’alcool qui provient des bois durs tels que l’érable, le merisier et le hêtre, etc. En choisissant notre localité pour son implantation, il ne pouvait choisir meilleur environnement puisque nous trouvons en très grande quantité cette production ligneuse dans un rayon d’une vingtaine de milles. La municipalité a ajouté une offre conditionnelle de 1 000 $ en bonus à la compagnie. 150 hommes sont actuellement occupés à construire une bâtisse de 80 par 150 pieds.
Lac Weedon invite les gens qui pratiquent le sport de la pêche sur le territoire de la municipalité à visiter les carrières et fours à chaux de notre localité. Messieurs Joseph Blais et Henry Fortier sont les exploitants d’une compagnie qu’ils ont formée où ils ont bâti une belle résidence. La demande de chaux est continuelle; 25 chars de chaux sont toujours prêts à partir. Chacun a une valeur de 9 $. Les ventes de cette année s’élèvent à 1 776,15 $ et les dépenses à 1 272,50 $ pour obtenir un profit net de 503,65 $. Ce montant permet de verser 75 pour cent à chaque participant. La production de chaux est une industrie payante, nécessaire et très utile. Elle rend de grands services à l’agriculture et à la construction. Il est prévu par le président de la compagnie Royale Lime, S. Fortier de Sherbrooke dans Le Progrès du 15 octobre, que les dividendes de 7 pour cent seront remis au mois de décembre à tous les actionnaires qui assisteront à l’assemblée du 28 décembre.
Il est rare que l’on n’entende pas les cultivateurs déblatérer contre la température. Cet automne, il semble avoir raison de le faire puisque la récolte n’est pas « vite » et le grain a subi des dommages.
Monsieur Napoléon Tanguay ne s’attaque pas à n’importe qui sur le plan judiciaire. En octobre, il va en cour supérieure comme demandeur contre la Impérial Asbestos Company, une corporation qui a son principal établissement à Providence dans le Rhode Island aux États-Unis.
Un nouveau circuit de téléphone Bell est terminé entre la région de Thetford Mines et Ste-Marie de Beauce, ce qui établira des communications directes avec les villes suivantes, Sherbrooke, Weedon, Disraeli, Québec, Lévis, St-Joseph de Beauce, Beauceville et St-Georges. Ce développement permettra un taux moins élevé.
Sports, loisirs et activités culturelles
Le jour de Pâques, monsieur Edmond Morin a réuni un groupe d’intimes et s’est amusé à qui mieux mieux pour ne se séparer qu’au petit matin.
Monsieur Herménégilde Robert, de Salate-Bridge des Saults, a acheté la fromagerie de monsieur Euclide Foisy. Dès la fin d’avril, il devrait commencer à l’opérer.
La Fanfare du Lac Weedon a élu ses officiers pour l’année prochaine : réélu à la présidence, monsieur J.S. Croteau; à la vice-présidence, L. Gagné; au secrétariat-trésorerie, A. Brière, finalement comme chef, F.X. Lussier.
À Lac Weedon, une éclatante célébration de notre fête nationale a été vécue. Un charmant pique-nique a eu lieu où la fanfare de notre village nous a fait entendre ses plus beaux airs. Un joli concert a suivi la célébration des vêpres.
Les services de santé
Monsieur Philibert Lussier, un voyageur de commerce qui se trouvait en traîneau à Lambton, a malheureusement reçu une ruade d’un cheval qui lui fractura une rotule. Le Dr Lemieux lui fournit des soins appropriés puisqu’il est revenu à Lac Weedon, chez son père J.C. Lussier marchand.
Décès, maladies et accidents
Monsieur Rémi Fortin âgé de 36 ans est décédé d’une longue maladie. Le service a été célébré à Lac Weedon. C’était le premier adulte qui est inhumé dans le cimetière depuis l’arrivée de notre nouveau curé et la nouvelle paroisse.
Madame Bouchard de Weedon est décédée à l’hospice de Sherbrooke à la fin de mai. Puis le 1er septembre est décédée madame Malvina Fortin épouse de Charles Carignan. Le 6 septembre le service de monsieur George Landry a été chanté par le curé de Weedon. Cet ancien cultivateur vivait retiré près de l’église St-Janvier.
Lors d’un accident, monsieur Gilbert, employé du Québec Central, s’est fait broyer un pied à la gare de Weedon. L’amputation du membre blessé pourrait devenir nécessaire.
En début de novembre, un homme très estimé de 22 ans, Arthur Biron a eu un bras entièrement broyé dans les cylindres d’un moulin à battre. Il était employé de monsieur Rémi Desjardins, cultivateur. Il voulait arrêter le mouvement des cylindres de la machine avec l’aide d’un paquet de paille. Il calcula mal son mouvement et sa main fut prise dans la machine. Une amputation de son bras jusqu’au coude s’ensuivit.
À Noël, un incendie a complètement détruit la maison de monsieur Samuel Guillemette, colon des environs de Lac Weedon. Le feu s’est répandu à partir de la cheminée. Madame Guillemette était seule avec ses enfants, son mari étant parti dans les chantiers. Tout le contenu de la maison, excepté quelques vêtements, a été détruit. Des parents ont recueilli la famille éprouvée. Des souscriptions ont été demandées par notre curé Roy.
Faits divers
À la mi-avril, la neige avait disparu assez rapidement, mais nous avons eu une forte tempête de neige au point de bloquer les trains de voyageurs du Québec Central.
Monsieur Samuel Guillemette de Weedon a été condamné par le magistrat du District St-François de Sherbrooke à subir un procès pour avoir coupé une estacade de la Brompton Pulp and Paper Co., et y avoir laissé s’échapper un grand nombre de billots à la décharge du Lac Aylmer.
Alors que monsieur Napoléon Tanguay, député de Wolfe, avait déposé son habit sur la galerie d’un hôtel de Sherbrooke où il s’était retiré, il s’est rendu au bureau de son comptable pour payer ses comptes. Lorsqu’il revint, habit et montre avaient disparu. Des soupçons se dirigèrent vers un certain F. Gauthier qu’on avait observé dans les environs. Il finit par avouer son vol et indiquer les lieux où ces articles avaient été cachés pour enfin les lui remettre. La police a arrêté l’individu pour le faire comparaître devant le magistrat du District.
S.A. Brodeur, fils d’un des premiers colons de Weedon, Jean-Baptiste Brodeur, vient d’être désigné protonotaire du district judiciaire de Beauharnois. Des félicitations lui sont offertes dans Le Progrès par ses nombreux amis.