Années 1848 à 1852

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Années 1848 à 1852

Les débuts du Canton de Weedon (suite)

De nouveaux contingents s’installent dans le canton

Au début de 1848, selon les écrits de l’abbé Venant Charest, neuf autres colons sont venus s’installer à Weedon. Ce sont Eusèbe Côté, qui deviendra le premier maire de la municipalité, ainsi que Louis Grenier, Gabriel Fontaine, époux de Julie Gaouette, Édouard Daigneault, Emmanuel Côté, Damase Côté, Édouard Fontaine et Augustin Palardy.

De 1849 à la fin de l’année 1850, les Louis Morissette, Pierre Harpin, Noël Larocque, Joseph Beauregard, Michel Cayen (Hébert), Joseph Lafond, Jean-Baptiste Duchesneau, Jean-Baptiste Hétu, David Beaulieu, Guillaume Cloutier, Jean-Baptiste Dolbec, Joseph et Cyrille Lussier, François-Xavier et Norbert Brunelle, Narcisse Sasseville, François Scott, Michel Phaneuf et François-Xavier Galipeau arriveront et s’établiront dans le canton nouvellement ouvert à la colonisation. Ces derniers arrivants complèteront la liste des premiers colons recensés en début de 1852. Dans cette liste, nous pouvons compter 349 personnes vivant dans le canton de Weedon. De ce nombre, trois jeunes couples de langue anglaise dénommés Henry, William et C.F. Weyland habitent à l’entrée ouest du canton, voisin du canton de Dudswell. Ces derniers sont les descendants du major R. Weyland qui a bénéficié d’une récompense, plus de 1 200 acres de terrain dans ce nouveau canton, pour ses services rendus lors du conflit de 1812 avec les États-Unis dans la région du Richelieu.

Parmi ces premiers colons, presque tous venaient de la région de St-Hyacinthe, en très grande partie de Ste-Rosalie, d’autres de St-Hyacinthe, de St-Simon, de St-Hugues, etc. Seuls les Charles Landry venu de Nicolet, Pierre Fournier marié à St-Ignace, Louis Grenier marié à Ste-Croix de Lotbinière et David Beaulieu marié à St-André de Kamouraska, venaient de l’extérieur de la région maskoutaine.

Un canton en chantier

Au début de la colonisation, le canton de Weedon relevait de la municipalité du comté de Sherbrooke. Dans un rôle d’évaluation daté à Dudswell, le 1er février 1851, les évaluateurs David Forbes, Hananiah Hall et Orson F. Bishop indiquent que seuls Germain Biron et Norbert Brunelle possédaient une maison bâtie « pièce sur pièce » parmi les 41 propriétés recensées. 28 propriétaires habitaient une maison en bois rond. Douze autres colons faisaient chantier pour éventuellement se bâtir un premier logis. Sur la propriété de Jean Caron, deux maisons y étaient construites. Parmi ces 41 habitants, neuf avaient une étable, dont une en charpente; dix autres avaient une grange dont 3 en charpente. Seule, la grange de Jean Caron était faite « pièce sur pièce ». En plus d’être propriétaire d’une maison en bois rond et dès 1848, Pierre Fournier avait érigé le premier moulin à scie de la région sur la rivière Weedon sur une subdivision de 5 acres du lot 12 dans le rang VI qui appartenait au major Weyland. Cette rivière coupe le canton de Weedon presque au centre en direction nord-ouest sud-est. En 1851, il y ajouta un moulin à moudre le grain jumelé à un premier magasin général. Plusieurs années plus tard, ces moulins appartiendront à Charles Tanguay.

Le total de 275 acres en culture en février 1851 démontre l’état peu avancé de la colonisation dans ce canton. Seuls Germain Biron, 40 et Jean Caron, 20 ont un nombre appréciable d’acres en culture. Les autres en ont 13 et moins. Par contre, 8 n’en ont aucun en culture.

Lors des premières années, les premiers colons recevaient un lot qu’ils se séparaient entre les membres d’une même famille, entre parents ou entre proches. C’est ainsi que, lors du recensement de 1851, le lot 14 rang VI appartenait en parties partagées à la famille Gabriel Fontaine et à Abraham Bourque et que François et Michel Després avaient entrepris chacun leur chantier sur le lot 1 du rang VI qu’ils s’étaient partagé en deux demi-lots de 50 acres. Exceptionnellement, Pierre Fournier ne possédait que 5 acres de terrain où il avait installé sa scierie. Par contre, le major Weyland et sa famille faisaient exception d’une autre façon. Ils avaient des droits sur environ 1200 acres. Si nous faisons exception de ces deux derniers, les colons de la première heure possédaient entre 29 et 196 acres de terrain. La moyenne des propriétés était d’environ 70 acres chacune.

Les services religieux

Malgré une croissance rapide de la population, on peut considérer que les services religieux ont été absents pendant plusieurs années. Les fils de Germain, Georges, Raphaël ont dû célébrer leur mariage à Sherbrooke en 1846. Le premier missionnaire, l’abbé Trahan s’est rendu dans le canton de Weedon pour la première fois en février 1848 alors que ce petit hameau avait moins d’une centaine d’habitants. Il s’est logé chez Abraham Bourque et dit la messe chez un autre colon. À cette occasion, 38 adultes et 25 enfants se sont regroupés pour recevoir les sacrements.

Puis, les premiers baptêmes ont été célébrés par l’abbé Trahan en visite à Weedon le 5 mars 1849. Ce sont, Zotique, fils de Michel Fortin, Damase, fils de Joseph Lisée et Euphrosine, fille d’Eusèbe Côté qui en ont bénéficié. C’est la deuxième et dernière visite de ce prêtre dans cette nouvelle mission.

Un premier cimetière a été créé lors des premières sépultures qui ont eu lieu dans le canton. Dès que les premiers besoins se sont présentés, Germain Biron a désigné à cette fin un morceau de terrain près de sa demeure. Deux filles de François-Xavier, décédées en 1848, y ont été les premières inhumées. Puis, le 5 juillet 1850, Gabriel Fontaine, époux de Sophie Flibotte a été déposé en terre à l’âge de 63 ans. Il est le père de Siméon, Casimir et Raymond qui joueront un rôle important dans la communauté. Quarante-deux personnes y ont été enterrées. Le 20 octobre 1858, ces corps seront exhumés pour être transportés dans le nouvel emplacement du cimetière près de la chapelle nouvellement bâtie.

À la fin de juillet 1858, l’abbé Dupuis, missionnaire de St-Ferdinand d’Halifax venu à Garthby, est demandé auprès de Marie-Ange Lussier, épouse de Joseph Gauthier pour l’administration des derniers sacrements. Ce missionnaire sera remplacé par son vicaire, l’abbé Jérôme Sasseville, pour visiter la communauté de Weedon. On y enseigne le catéchisme et huit enfants font leur première communion. Les difficultés que rencontrent les missionnaires entre St-Ferdinand et Weedon sont inimaginables, quelles que soient les périodes de l’année.

En 1851, l’abbé Melchior Bernier rend visite à Weedon pendant deux jours. Dès le premier jour, il en profite pour célébrer deux mariages dans la maison paternelle des deux mariées. Ce sont les deux filles de Germain Biron qui se marient le 7 février 1851 : Scholastique, âgée de 20 ans, à Joseph Lafond puis Mathilde, 19 ans, à Charles Gauthier. Ce curé visitera à quelques reprises sa nouvelle mission. Ce service de missionnaire venant d’aussi loin que de St-Ferdinand prendra fin dès le début de 1852.

Un premier recensement dans le canton en 1851

C’est à la fin de 1851 et au début de 1852 que Eusèbe Côté réalise le premier recensement dans le Canton de Weedon qui faisait partie du comté de Sherbrooke. Il est assermenté devant Amos Bishop à The Township of Dudswell. Il complète et remet le document qu’il a signé le 27 janvier 1852.

On y apprend que 25 de ces familles ont 4 enfants et plus. 4 d’entre elles ont 8 enfants, ce sont Abraham Bourque, Joseph Gauthier, Joseph Lisée, Joseph Lussier; 3 en ont 9, ce sont, François Brière, Pierre Harpin et Michel Fortin. Seuls Louis Morissette et son épouse, Marie Couillard Després, ont 10 enfants. Un onzième nouveau-né complètera leur famille en avril 1855. L’âge moyen de la population se situe en bas de 14 ans. Seulement une dizaine d’adultes ont plus de 50 ans et plus du tiers ont moins de 10 ans.

Les jeunes sont nombreux. Ils verront leurs parents défricher avec courage ce coin de terre pour ensuite prendre la relève.

De | 2018-03-31T13:43:14-04:00 septembre 6th, 2009|L'histoire de Weedon|Aucun commentaire

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