Historique
La paroisse de St-Gérard fut érigée le 20 décembre 1905 par les soins de monseigneur Paul Larocque, évêque du diocèse de Sherbrooke. Mais le décret canonique n’est venu qu’en 1942 à cause d’un oubli du chancelier. C’est l’évêque lui-même qui a choisi saint Gérard comme patron de la paroisse. Il lui portait une grande dévotion, ayant eu le bonheur de donner son placet dans le procès de canonisation du bienheureux et ayant eu la joie d’assister à la cérémonie de sa canonisation le 11 décembre 1904.
Les curés qui se sont succédé à la paroisse de St-Gérard sont : monsieur Joseph A. Parent, premier curé de 1905 à 1907; le Chanoine Charles-Joseph Roy de 1907 à 1939; monsieur Rosaire Archambault, de 1939 à 1946; monsieur Anatole Bernier de 1946 à 1949; monsieur jean Cauchon de 1949 à 1954; monsieur Conrad Berger de 1954 à 1968; monsieur Gérard Fortin de 1968 à 1973; le chanoine Aimé Doyon de 1973 à 1984; monsieur Thuribe Lessard de 1984 à 1985; monsieur Clément Roy de 1985 à 1999; et monsieur Yvon Bilodeau depuis 1999.
Les gens de lac Weedon, aussi appelé Lake Weedon, attendaient depuis longtemps qu’une église soit construite dans leur village. Lors de l’incorporation de la municipalité du Lac Weedon en 1886, des démarches avaient été faites en ce sens auprès du diocèse et monseigneur Racine, premier évêque du diocèse, avait même choisi son emplacement, mais des circonstances défavorables firent échouer le projet. Ce n’est qu’en 1902 que les discussions sur le sujet reprirent et en 1904 que les démarches auprès des autorités du diocèse furent concluantes.
Faute d’église, six prêtres desservants ont assuré le ministère à la mission du Lac Weedon, de 1883 à 1905. Les messes avaient lieu au domicile de Cyrille Lussier ou à l’école du village.
Concernant la construction de l’église, un comité de direction de onze citoyens fut formé pour en assurer la supervision. Dès la fin de l’été 1904, les travaux de fondation de l’église commençaient sur un terrain offert par les frères Hormidas et Philibert Lussier. Au printemps 1905, on érigeait la charpente de l’édifice, le tout bénévolement. À l’été, un grand bazar de douze jours remportait un grand succès. Les fonds recueillis permettaient alors de lambrisser l’édifice en brique. En décembre, il ne restait plus qu’à attendre la bénédiction du lieu.
C’est le deuxième curé de la paroisse, l’abbé Roy, fortement encouragé par monseigneur Larocque, qui organisa le premier pèlerinage à St-Gérard en octobre 1907. Ainsi, la paroisse devenait le premier sanctuaire dédié à ce saint en Amérique du Nord.
Sous la gouverne de ce prêtre, le pèlerinage prit graduellement de l’envergure et gagna une grande popularité. Dans les années 20, l’affluence des pèlerins augmenta grâce, entre autres, à la réservation de deux trains à passagers, l’un provenant de Thetford Mines et l’autre de Sherbrooke pour faciliter le transport des visiteurs.
En 1926, le commencement de la publication des Annales de St-Gérard devenait un précieux médium pour publiciser le pèlerinage qui s’avérait l’évènement de l’année au village. Les journaux de l’époque notent la présence de 2000 à 3000 pèlerins, et même plus, pendant les années trente. L’affluence de pèlerins était telle qu’il a fallu installer un grand chapiteau pour les accueillir certaines années.
Le pèlerinage connut une croissance importante jusqu’à son apogée dans les années 1940-1950. La révolution tranquille conjuguée avec une baisse des croyants et l’arrêt de la publication des Annales en 1969 firent chuter le nombre de fidèles d’une année à l’autre. Toutefois, la grande dévotion que portent encore plusieurs gens envers saint Gérard assure la continuité de l’évênement.
Mais qui est donc saint Gérard pour que tant de gens l’invoquent? Né en 1726 à Muro, en Italie, il fut épris de Jésus-Christ dès son enfance et en fit son modèle, cherchant à l’imiter pendant toute sa vie. Une fois adulte, il devient tailleur, tout comme son défunt père, mais son vœu le plus cher est de servir Dieu. Après quelques tentatives infructueuses, il se joint aux frères rédemptoristes où il prononce ses vœux en 1752.
Humble de cœur, Gérard est soucieux des pauvres et s’avère un excellent évangélisateur. Il est reconnu comme un grand thaumaturge et comme le protecteur des mères et des enfants malades. On le surnomme ” l’Ange des berceaux ” ou encore le ” Saint des heureux enfantements”. Il est décédé le 16 octobre 1755, mais il vit encore dans le cœur de ceux et celles qui ont été l’objet de ses faveurs.
Le programme des activités du pèlerinage n’a pas beaucoup changé depuis son origine. Il se déroule sur trois jours avec comme point culminant la fête de saint Gérard le 16 octobre. Une neuvaine a lieu avant cette date pour tous ceux qui désirent invoquer davantage le saint. Chaque triduum est guidé par une prédication qui s’appuie sur un thème nouveau chaque année et qui met en relief des aspects de la vie de saint Gérard. À la fin de chacune des célébrations, les fidèles sont invités à embrasser l’une des deux reliques du saint que le sanctuaire possède, en signe de vénération.
En après-midi du samedi précédent la Fête, une messe avec l’onction des malades a lieu et une première remise de petits pains bénits aux pèlerins est faite à la fin de la célébration. Le dimanche matin, deux grands-messes sont chantées pour célébrer la fête de saint Gérard. Les pèlerins peuvent vénérer l’une des reliques du saint et recevoir des pains bénits à la fin de chaque célébration.
Au fil des ans, plusieurs rénovations ont été faites à l’intérieur et à l’extérieur du sanctuaire; ce serait trop long de toutes vous les énumérer. Les plus récentes ont été effectuées, entre janvier 2010 et 2013, au choeur et à la nef de l’église par des bénévoles soucieux d’en faire un lieu encore plus invitant au recueillement et à la prière. Nous les en remercions.
Le 31 décembre 2012, la paroisse St-Gérard a été dissoute simultanément avec celle de St-Raymond-de-Pennafort et le nom de la paroisse St-Bienheureux-Jean-Paul II de Weedon. Les deux paroisses supprimées ont été rattachées à cette dernière et chacune des églises conserve le même nom qu’elles portaient jusqu’à ce jour.
La communauté chrétienne de St-Gérard demeure très attachée à son église et son comité de gestion continue à œuvrer avec son curé afin d’assurer le bien-être des paroissiens et les services à la population. En cette année de la Foi, le sanctuaire s’avère un lieu de prière recherché où la ferveur rivalise avec la piété. Nous vous invitons à venir vous y recueillir.
Texte du Comité de gestion, communauté chrétienne de St-Gérard
Tiré du livre du 150e anniversaire de Weedon.